GP Monza 2008 – Le stationnement gênant de Sébastien Bourdais

Mathieu Dunas

Mathieu Dunas

Copywriter Rédacteur Freelance

Beaucoup d’amoureux de la Formule 1 se souviennent sans doute de la saison 2008 pour son final exceptionnel où Lewis Hamilton a ravi le titre à Felipe Massa lors du dernier Grand Prix chez lui, à Interlagos. Mais pour nous, l’action la plus mémorable s’est déroulée à Monza et nous vient de notre porte-étendard de l’époque, Sébastien Bourdais. Chacun son kif.

À la fin des années 2000, la discipline reine de l’automobile est l’un des fleurons de la FFL. La dernière victoire d’un pilote Français remonte à 1996 et semble un bien lointain souvenir. À cette époque, seul Sébastien Bourdais défend les couleurs tricolores dans le paddock et présente à peu près les mêmes chances de remporter un Grand Prix que Kristina Mladenovic d’être titré en Grand Chelem. On parle quand même d’un mec qui compte plus d’abandons que de points marqués en Formule 1.

Mais malgré tout, il faut savoir rester sur ses gardes et savourer chaque 18e place comme si c’était la dernière. Cet excès de confiance a bien failli nous jouer des tours en ce week-end pluvieux de mi-septembre.

La pluie fait le jeu des Toro Rosso

Lors des essais libres du vendredi et du samedi matin, tout semble relativement normal du côté du pilote Français. Bourdais monte en puissance au fil des séances. 7e aux essais libres 1, puis 12e et enfin une belle 17e place lui permet d’aborder la séance de qualifications sûr de ses forces. Logiquement, une sortie dès la Q1 est envisageable.

Malheureusement, nous avions minimisé l’impact des conditions météorologiques. Sous une pluie diluvienne durant les qualifications, les leaders se font surprendre et ce sont les Toro Rosso qui créent la sensation. Sébastien Vettel signe la pole position alors que son collègue de baquet prend la 4e place devant Nico Rosberg, Felipe Massa, Fernando Alonso et autre Lewis Hamilton.

Après plus de 10 ans sans un Français sur le podium, l’étau était en train de se resserrer. C’était tout de même l’année où on avait choppé une médaille d’or en lutte au JO de Pékin un mois plus tôt, donc tout pouvait arriver.

« Je me doutais que sur le mouillé, on serait bien. C’est un résultat d’ensemble fantastique, mais on n’a pas encore mis un point. C’est super d’être dans cette position, mais c’est dimanche que ça va se jouer. »

Bourdais invente le calage sous safety car

En ce dimanche 14 septembre, le Français a une occasion unique de montrer son talent et peut-être de sécuriser son baquet pour la saison suivante. Pour cela, il doit dompter des conditions toujours dantesques, au point que les commissaires de course décident de lancer le Grand Prix sous safety car.

Ce départ lancé vient un peu doucher nos espoirs de voir le Français perdre au moins quelques places et minimise ses chances d’être pris dans un accrochage dès le premier virage. Une nuée de monoplaces s’avance donc tranquillement derrière la voiture de sécurité dans l’attente du départ réel et on ne voit pas bien ce qu’il pourrait se passer d’excitant entre temps. C’est le moment choisi par Sébastien Bourdais pour s’illustrer.

La caméra quitte la course des yeux, bascule sur la ligne de départ et capture un grand moment de sport à la Française. Surement très fière de montrer au monde de la F1 sa meilleure position sur la grille, la Toro Rosso de Bourdais est restée figée au départ. Il ne manque que les warnings pour y ajouter un côté théâtral.

Le Français, victime d’un problème moteur, est complètement à l’arrêt et on comprend vite qu’il vient de caler. Pendant que les 19 autres pilotes sont en train de faire chauffer les gommes, le Manceau se bat toujours avec sa monoplace, mais rien n’y fait, tout le monde ne peut pas avoir une Véga Myssil. Après un tour complet passé à essayer de redémarrer, il faut l’intervention des commissaires de piste pour enfin faire bouger la voiture. Poussé par les petits hommes en orange, il lance enfin sa course. Mais sa pointe à 9 km/h n’est pas suffisante pour rejoindre le peloton de tête.

Le voilà donc obligé de rentrer aux stands  pour réparer les dégâts. Malheureusement pour lui, même un grand Mendes n’aurait pas pu faire de miracles. Résultat, il repart avec un tour de retard et finit la course 18e. Il réussira tout de même à conserver brillamment sa 18e place devant Adrian Sutil. Il n’y a pas de petite victoire.

Si Marc Raquil est connu pour ses finish sur 400 mètres, Sébastien Bourdais devrait l’être pour son départ à Monza, quel panache !

Source

Cliquer sur "Source" pour accéder à l'article

Plus d'articles

Article populaire
mathieu dumas

Contester, à quoi bon ?

Au même titre que le contrôle orienté ou le tacle glissé, la contestation auprès de